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Paul


Rose RODRIGUEZ nèe BARA
Paul Bara, mon grand-père est né de mère et père inconnu. Sa naissance et son parcours racontée par ma mère .


"" Le 21 mars 1894 un couple se présente au domicile de ma grand-mère, Mme Ezmann, sage-femme pour un accouchement imminent. Ma grand mère refuse et la dirige vers l'hôpital, mais il est trop tard le bébé est la tout près.La sage femme pratique donc l'accouchement dans son propre lit.
Voilà comment mon père et ma mère sont nés dans le même lit puisque 3 ans après ma grand mère a une 4ème fille, Marie Louise, ma mère !
Mais le couple ( inconnu) refuse de donner son nom et d'aller déclarer le bébé à la mairie de Toulouse demandant seulement de l'appeler Paul et l'abandonne.
Ma grand-mère va donc déclare le bébé où l'employé de l'état civil décide de l'appeler BARA du nom du petit républicain fusillé par les royalistes pour avoir refusé de crier "Vive le Roi !" en 1793.
Dès lors, ma grand mère confie l'enfant à une nourrice (La Rousou) dont mon père avait gardé un vague souvenir. Sa mère venait le voir tous les mois et payait régulièrement la pension de l'enfant.
Puis à quatre ans elle fait amener le petit garçon à Lautrec, petit village du Tarn près de Réalmont dans une pension religieuse pour fille uniquement à l'époque in n'y a pas d'école mixte. C'est ainsi que jusqu'a six ans papa a été habillé en fille. Il se souvenait avoir fait un fugue et revoyait les gendarmes battre la campagne alors qu'il était caché dans le couvent.
Un des Sœurs de l'école était plus aimable avec lui et il a pensé plus tard qu'il s'agissait, peut être, de quelqu'un de sa famille. Enfin de 6 à 15 ans on le remet dans un couvent de moines à Castres. Là, nouveau problème, il est devenu un jeune homme. Un des frère vient lui faire des avances dans la nuit. Le lendemain il va se plaindre au supérieur qui, avec une paire de gifles lui répond:" c'est notre façon de traiter la moralité de nos élèves." Il profiteras d'une promenade à Castes pour se sauver. Il prend le train et se retrouve à Marseille où il trouve une place de liftier dans un hôtel. J'ai une photo de lui avec un uniforme blanc.
Puis il va chez un avocat comme domestique. Là, il se régale à bichonner la voiture du patron, déjà en 1910.
C'est à cette époque que lui vient l'envie de de savoir ou il est né et comment?
Mais ou s'adresser. ? L'avocat lui conseille des'engager dans l'armée" qui trouvera son lieu de naissance. Il le fait et apprend alors qu'il est né à Toulouse le 21 mars 1894.
On est en 1912 il a 18 ans. A l'état civil de Toulouse, on lui confirme sa date de naissance et le nom de la personne qui a fait la déclaration c'est Madame Ezmann, Sage Femme et obtient son adresse. Il s'y présente en disant "je suis Paul". On le reçoit mais sans trop d'empressement, se doutant des questions qui vont suivre. Et là, déception !, ma grand mère se retranche derrière le secret professionnel et lui refuse tout renseignement sauf ceux que je viens de vous raconter, et qu'il m'a donné lui même et ou ne figure aucun nom ni adresse du couple qui s'était présenté.

Mais il n'est pas totalement déçu, car Madame Ezmann, 15 ans auparavant a eu dans le même lit qui la vu naitre une petite fille qui est a ce moment un belle jeune fille; c'est le coup de foudre ! Mais n'oublions pas qu 'il s'est engagé et l''armée l'envoi faire son service militaire à Oran 1913 : une lettre arrive à la caserne, un bébé est en route. En retour la réponse du curé de l’hôpital militaire d’Oran « Paul est hospitalisé, une crise de paludisme, mais dès qu’il se rétablira il fera son devoir. » Ce qui fut fait le 2 septembre 1914, jour de la déclaration de guerre de l’Allemagne à la France ; et le voila reparti au front. Dans l’intervalle les parents de ma mère l’ont mise à la porte, et à 17 ans elle doit se débrouiller toute seule avec les allocations militaires et son salaire d’une usine qui fait les vêtements pour les soldats. En mai 1915, mon père est blessé au Chemin des Dames, célèbre bataille qui a rempli le l’ossuaire de Douaumont. Un orteil en moins il est envoyé à l’hôpital de St Gaudens ; Guéri, il est muté à la Poudrerie Nationale à Toulouse à côté de l’AZF actuel. Le 21 mars 1917 arrive un petit garçon Marceau. Il meurt à deux mois d’une toxicose (infection intestinale), c’est la guerre, peu de médicament pour les civils. En novembre 1918 c’est la fin de quatre ans de guerre et pour mon père la démobilisation. Ma sœur Marguerite est née le 17 juillet 1918. Mon grand père fait rentrer mon père à la gare comme chauffeur de locomotives. Il alimentait les chaudières en charbon. En 1920 c’est la grève générale. Mon père, tout nouveau, est licencié.
 Ils habitent au 16 de la rue Lafforgue  à Toulouse. Mon père qui a appris le métier de menuisier, chez les Compagnons du Devoir, va travailler dans les années qui suivent pour deux entreprises toulousaines, la maison Ferres puis Dournac. J’ai oubliés de vous dire que les relations de mes parents avec la belle famille sont rompues depuis longtemps et aussi que je suis née le 14 mai 1922. Après avoir tenue une épicerie rue des 36 ponts ma mère avec 2 bébés a cessé de travailler. 
Voila l’histoire de la famille Bara telle que me l’on raconté mes parents ; la suite est l’histoire de ma vie, puisque mes derniers souvenirs datent de mes quatre ans." 
Rose Rodriguez

La cuisine de bonne maman
Dans chaque famille le nom donné aux grands parents varie. Chez nous c'était Pépé et Mémé pour les grands parents paternels et Bon Papa et Bonne Maman du côté de maman.
Si le souvenir de la cuisine de Mémé est limité celui de Bonne Maman est plus vivace. Sans doute parce-qu' il est transmis par ma mère qui mettait souvent "Bonne Maman" dans le nom de ces recettes de tous les jours.
La cuisine de bonne maman c'est ça. C'est une cuisine difficile à reproduire parce qu'elle est dans ma tête. Simple mais incomparable.
Les publicitaires ne s'y sont pas trompés, la "cuisine du terroir", "à l'ancienne" de "grand mère" et tout ce qui fait référence à l'ancien fait ""recette"". Ils jouent sur nos propres souvenirs d'enfance.
La cuisine de Bonne Maman c'est la cuisine familiale même si c'est papa maman ou Josette qui cuisine. Ce n’est pas dans la cuisine, c'est dans la tête!
La cuisine de bonne maman c'est quand même aussi les la volaille en cocotte sur lequel elle faisait fondre du saindoux avec un goupillon (cône métallique au bout d'une tige comme un goupillon d'église mais sans l'eau bénite !!) Cela donnait un goût de feu de bois délicieux.
C'était les pattes façon pilaf (cuisson jusqu'à absorption de l'eau, mais il n'y avait pas que l'eau...) ne me demandez pas la recette mais c'était superbe...